Bourdonnement dans les oreilles : 6 causes et solutions

 

Si vous avez les oreilles qui bourdonnent ou sifflent, parfois craquent ou grésillent, on appelle ce phénomène des acouphènes. Ce sont des bruits parasites généralement seulement perçus par la personne qui en souffre. Si ces sons sont audibles par l’entourage, on parle d’acouphène objectif. Il ne concerne qu’environ 5 % des cas.

Si ces acouphènes deviennent chroniques, ils empoisonnent le quotidien de celui qui en est atteint. Cela crée ainsi un climat de tension conduisant à des troubles anxieux, voire une dépression.

Il ne faut donc pas négliger ce symptôme et consulter son médecin au moindre doute. En attendant, voici 6 causes et solutions.

Le bouchon de cérumen, une cause bénigne

Le bouchon de cérumen, une cause bénigne
© dstaerk / Getty Images

Vous n'entendez pas correctement, et vous avez la sensation d'avoir l'oreille bouchée, vous avez probablement un bouchon de cérumen. Il s'agit d'une substance épaisse sécrétée par l’oreille au niveau du conduit auditif externe pour la protéger des infections, de l’eau et des poussières. On l’appelle communément la cire d’oreille. Cette cire peut s’accumuler de façon anormale dans le fond du conduit auditif et créer un véritable bouchon.

Ce phénomène de production de cérumen peut être provoqué par différents facteurs :

  • L’utilisation répétée de Cotons-Tiges. Cela stimule la production de cérumen, et le tasse dans le fond du conduit auditif.
  • L’usage régulier de bouchons d’oreille ou le port d’aides auditives. Cela peut augmenter les sécrétions, favorisant l’obstruction du conduit.
  • La baignade : le cérumen gonflant au contact de l’eau.
  • Une sécrétion de cérumen naturellement abondante : elle se rencontre chez certaines personnes, sans raison spécifique.

Pour l’éviter une bonne hygiène de l’oreille est nécessaire. Si, toutefois, vous percevez un effet de résonance dans l’oreille, le bouchon est déjà probablement constitué. Vous pouvez alors essayer de ramollir le cérumen à l’aide de spray vendus en pharmacie. Mais au moindre doute, il ne faut jamais tenter d’extraire soi-même un bouchon avec un objet. Le risque est de percer le tympan ou d’entraîner des lésions du conduit auditif. Mieux vaut prévoir une consultation chez votre médecin.

Le traumatisme sonore, une cause évitable

Le traumatisme sonore, une cause évitable
© Rawpixel Ltd / Getty Images

Après une soirée en discothèque, un concert ou un feu d’artifices, on peut entendre un sifflement continu. Rares sont ceux qui n’ont pas expérimenté l’acouphène secondaire aux fortes nuisances sonores ! Cet acouphène est heureusement le plus souvent temporaire mais il n’en est pas moins grave. L'exposition à des niveaux sonores élevés détruit de façon irréversible nos cellules sensorielles. En effet, le danger est lié à la durée et à l’intensité de l’exposition sonore

Notez que les acouphènes sont davantage liés à des traumatismes sonores qu'à des problèmes de santé liés à l'âge.

Il faut éviter autant que possible l’exposition aux bruits à forte dose, il est donc conseillé de :

  • Éviter les établissements ou les activités qui fondent leur réputation sur un niveau sonore élevé.
  • S’éloigner des enceintes acoustiques ; le procédé est surtout efficace en plein air.
  • Avoir le souci permanent de contrôler le niveau sonore du baladeur, de la chaîne hi-fi et de l’autoradio.
  • Porter des bouchons protecteurs en mousse qui sont invisibles, certes un peu contraignants, mais très efficaces.
  • Réduire la durée d’exposition.

Si l’acouphène persiste, consultez votre médecin pour un bilan lésionnel.

 

Bourdonnements associés à des vertiges

Bourdonnements associés à des vertiges
© mbolina / Getty Images

L’oreille n’est pas uniquement l’organe de l’audition. Elle joue un rôle dans la perception de l’équilibre. Bon nombre d’atteintes de l’oreille peuvent donc entraîner conjointement un vertige et des acouphènes.

Les personnes victimes d'acouphènes peuvent souffrir de deux maladies :

  • Le neurinome de l'acoustique (lorsque ces symptômes s’installent de façon lente et progressive, un des diagnostics que cherchera à éliminer votre médecin est le neurinome de l’acoustique. Cette tumeur bénigne est aussi appelée neurinome du VIII, car elle touche le 8e nerf du tronc cérébral, structure cérébrale située à la base du cerveau. Le traitement en est la surveillance ou l’ablation chirurgicale selon sa taille).
  • La maladie de Ménière (maladie essentiellement de l’adulte jeune (30-50 ans), est dû à un excès de pression du liquide circulant dans une région de l’oreille interne. Elle se caractérise par la survenue brutale, inopinée de crises vertigineuses. On ressent alors un grand vertige rotatoire accompagné d’une sensation d’oreille pleine et parfois des bourdonnements. Il n’y a pas encore de traitement spécifique si ce n’est le traitement des crises). On peut notamment soulager les symptômes avec des séances de rééducation vestibulaire, la prise de ginkgo biloba ou des approches elles que l’acupuncture (habituellement réputée efficace contre les acouphènes).

 

L’otite, une cause d’acouphènes douloureuse

L’otite, une cause d’acouphènes douloureuse
© Getty

Dans certains cas d'otite, l'otite séreuse à la suite d'un rhume ou d'une grippe peut provoquer des sensations de sifflement ou de bourdonnement. L’otite correspond à une inflammation de l’oreille. Elle peut toucher le conduit auditif externe ou la cavité située dans l’oreille moyenne.

Les symptômes sont nombreux et difficilement identifiables. En effet, ils peuvent facilement être confondus avec d’autres types de pathologies. Cependant, plusieurs signes peuvent mettre la puce à l'oreille :

  • vertiges ;
  • acouphènes ;
  • impression d'oreille bouchée ;
  • manque d'attention ;
  • instabilité à la marche ;
  • douleurs intermittentes…

L'otite externe est très fréquente. C’est la première cause de consultation chez l’ORL. Elle est liée à l’infection du canal, et se produit, en général, après :

  • une baignade ;
  • des traumatismes liés aux Cotons-Tiges ;
  • un bouchon de cérumen… 

Pour la traiter, il suffit de nettoyer le conduit et d’utiliser des gouttes locales pour diminuer l’inflammation. Ces gouttes associent souvent corticoïde et antibiotique. Éviter tout autre corps étranger, y compris l’eau lors des bains. La prise d’antalgique peut parfois être nécessaire.

 

L’hypertension artérielle, responsable d’acouphènes

L’hypertension artérielle, responsable d’acouphènes
©  Kerarno / C BY NC ND 2.0 / Flickr

Parfois une tension artérielle élevée peut déclencher des bourdonnements d'oreilles. Ce bourdonnement est parfois décrit comme pulsatile, c'est-à-dire que les gens entendent un bourdonnement régulier, comme le battement du cœur.

Ces acouphènes peuvent être perçus comme :

  • des bruits sourds ;
  • des frottements ;
  • des bruissements.

Un acouphène pulsatile se produit quand les vaisseaux sanguins du cou ou de la tête subissent une augmentation du flux de sang, ou, quand le vaisseau sanguin lui-même voit sa section, son diamètre, se rétrécir. Le flux sanguin, sous pression, peut alors se faire entendre dans une oreille ou dans les deux.

Le traitement de l’acouphène est le traitement de l’HTA. Seul votre médecin en fera le diagnostic et pourra prescrire le traitement antihypertenseur adapté.

Bon à savoir : un acouphène pulsatile n’a rien à voir avec un acouphène continu qui est provoqué par un dommage occasionné au nerf auditif de l’oreille interne.

Acouphènes : des médicaments incriminés

Acouphènes : des médicaments incriminés
© hooyahphoto / Getty

Les traitements médicamenteux ne sont pas anodins. Certains médicaments ont pour effet secondaire de causer l'apparition d'acouphènes, on dit qu'ils sont ototoxiques. Ceci arrive plus généralement dans les cas de prises prolongées dans le temps et à des doses élevées.

Les plus connus susceptibles de causer des bourdonnements dans les oreilles sont :

  • les anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène et le naproxène, l’aspirine et les médicaments apparentés ;
  • les aminosides et les macrolides, qui sont deux familles d’antibiotiques ;
  • certaines molécules utilisées en chimiothérapie (cisplatine et dérivés) ;
  • les antipaludéens (quinine et chloroquine) ;
  • certains antidépresseurs et anxiolytiques (fluoxétine et benzodiazépines) ;
  • des diurétiques (furosémide)…

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive et mieux vaut demander conseil à son médecin avant d’interrompre son traitement.

 

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Les acouphènes sont un symptôme très invalidant. Ils peuvent générer une certaine anxiété. Pourtant, se relaxer et éviter la fatigue est un bon moyen de lutter contre eux. Une bonne hygiène de vie avec une bonne alimentation et un sommeil réparateur aident à mieux les supporter : effet du stress sur les acouphènes.

Pour ne pas les entendre, certains préconisent un fond musical, car les bourdonnements sont susceptibles d’être plus embarrassants dans le silence. L’aide auditive reste le traitement le plus souvent adapté.

De nombreuses solutions thérapeutiques allopathiques sont proposées : phytothérapie, aromathérapie, homéopathie… Les médecines alternatives suggèrent également des séances de sophrologie, d'acupuncture, de réflexologie, d’hypnose, dostéopathie

Parfois une thérapie d'habituation ou une thérapie cognitivo-comportementale sont nécessaires.

Pour en savoir plus, téléchargez le guide pratique des acouphènes.

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