La maladie de Ménière correspond à des crises de vertige intenses de survenue brutale. C'est une pathologie fréquente.
Elle est due à une augmentation de pression dans l'oreille interne se traduisant par une sensation de plénitude de l'oreille. Explications.
Généralités sur la maladie de Ménière
Que connaît-on aujourd'hui de la maladie de Ménière :
- Elle touche 5 personnes sur 10 000. On observe une discrète prédominance féminine, avec un pic de fréquence entre 40 et 60 ans.
- L'origine de la maladie est encore inconnue. Les antécédents familiaux ne sont pas rares, ce qui laisse suspecter une prédisposition génétique.
- Sur le plan anatomique, il s'agit d'une atteinte de la partie interne de l'oreille qui contient l'organe de l'ouïe mais aussi l'un des organes de l'équilibre (le système vestibulaire). L'oreille interne est remplie d’un liquide qu'on appelle l'endolymphe. Dans la maladie de Ménière, ce liquide est en excès ou sous pression, ce qui trouble le bon fonctionnement de l'oreille interne.
- On a identifié certains facteurs déclenchant des crises vertigineuses : stress, fatigue, événements psychologiques traumatisants...
Symptômes de la maladie de Ménière
Typiquement, la maladie de Ménière se manifeste par crises associant trois symptômes : vertiges, acouphènes (communément décrits comme des bourdonnements) et diminution de l'audition ou hypoacousie.
Les vertiges de la maladie de Ménière :
- sont intenses et rotatoires ;
- durent quelques heures (jamais plus de 24h) ;
- sont sans facteur déclenchant ;
- entre les crises, le sujet est asymptomatique.
Bon à savoir : chez certains patients, les crises vertigineuses peuvent provoquer des chutes. On les appelle alors crises «otolithiques de Tumarkin». Dans ce cas, une hospitalisation est parfois nécessaire.
Symptômes associés aux vertiges de Ménière :
- hypoacousie ou diplacousie (distorsion et hyperacousie douloureuse) ;
- acouphènes ;
- signes généraux : accélération du rythme cardiaque, hyper sudation, nausées, vomissements...
On observe parfois un mouvement d'oscillation involontaire et saccadé du globe oculaire dans le sens horizontal, que l'on appelle nystagmus.
Bon à savoir : un audiogramme permet d'affirmer le diagnostic et de suivre la diminution de l'ouïe.
Évolution et traitement de la maladie de Ménière.
Aucun traitement spécifique de la maladie de Ménière n'est aujourd'hui disponible.
On sait aujourd'hui supprimer les vertiges mais les symptômes auditifs, acouphènes et surdité échappent aux nombreux traitements proposés :
- Traitement de la crise vertigineuse :
- repos, au calme et dans l'obscurité ;
- un médicament anti-vertigineux : le plus utilisé est l'acétylleucine (Tanganil®) qui s'administre par intraveineuse ou bien par voie orale ;
- un anxiolytique ;
- un anti-vomitif si besoin.
- En cas de crises fréquentes et sévères, on procède à des injections intra-tympaniques de gentamicine : elles sont efficaces pour contrôler la maladie, cependant attention ! elles sont toxiques et peuvent détériorer l’audition.
- On entreprend parfois des traitements à prise quotidienne, visant à diminuer la pression dans l'oreille interne (corticoïdes, diurétiques...).
- Une rééducation vestibulaire par un masso-kinésithérapeute peut permettre d'améliorer les symptômes (exercices sur fauteuil rotatoire, mouvements oculaires...).
- En cas d'échec du traitement médicamenteux, on a parfois recours à la chirurgie dont la technique est variable selon le degré de surdité.
Bon à savoir : sans prétendre soigner à proprement parler la maladie de Ménière, la médecine traditionnelle chinoise propose un traitement efficace des étourdissements et des vertiges en rétablissant l’équilibre de l’organisme par l’acupuncture, le massage tui na et la phytothérapie, en plus des recommandations diététiques spécifiques à chaque patient.
En général, la maladie évolue vers une atténuation des crises vertigineuses. En revanche, on observe fréquemment des séquelles auditives :
- surdité unilatérale sévère ;
- 10 % des patients ont une atteinte de l'autre oreille ;
- le recours à un appareillage auditif est alors nécessaire.
Pour aller plus loin :